Le prochain Pape viendra-t-il d’Afrique ? Le continent noir au cœur des enjeux

 Le prochain Pape viendra-t-il d’Afrique ? Le continent noir au cœur des enjeux

Le pape François est mort le lundi 21 avril 2025 à l’âge de 88 ans. Ses obsèques se tiendront samedi à partir de 10h (8h GMT), a annoncé le Vatican dans un communiqué. En attendant, des questions se posent déjà sur sa succession. Et l’Afrique, pilier incontournable de l’Église catholique est au centre des discussions. Avec près de 272 millions de fidèles, soit un cinquième des catholiques du monde, l’Afrique représente aujourd’hui une force croissante au sein de l’Église. Des pays comme le Nigéria, la République Démocratique du Congo, le Kenya ou encore le Cameroun affichent des taux de fréquentation des offices dominicaux qui rivalisent avec ceux de l’Amérique latine ou de l’Europe d’antan. Ce dynamisme spirituel relance un vieux débat : l’Afrique est-elle prête pour offrir un pape à l’Église universelle ?

Trois cardinaux africains en lice : des profils complémentaires

Cardinal Fridolin Ambongo (RDC)

À 65 ans, l’archevêque de Kinshasa incarne un catholicisme pastoral, social et engagé. Créé cardinal par François, Ambongo est une figure montante du clergé mondial, très actif sur les questions de justice sociale et de climat. Son profil pourrait séduire les électeurs favorables à une Église proche des pauvres.

Cardinal Robert Sarah (Guinée)

À 79 ans, Sarah reste la figure la plus conservatrice des candidats africains. Ancien préfet de la Congrégation pour le culte divin, il incarne une vision liturgique et doctrinale rigide, souvent en opposition avec les réformes de François. Soutenu par les cercles conservateurs, son âge et ses polémiques passées pourraient toutefois le desservir.

Cardinal Peter Turkson (Ghana)

À 76 ans, Turkson jouit d’une longue expérience romaine et d’un profil modéré. Préoccupé par les enjeux climatiques et sociaux, il reste une voix influente du continent africain, bien que certains le jugent trop diplomate pour impulser un nouveau souffle.

Des outsiders européens et américains aux profils solides

Le conclave pourrait aussi se jouer entre des figures issues d’Europe et des Amériques, offrant soit une continuité, soit une rupture plus assumée.

Peter Erdo (Hongrie), archevêque de Budapest, rassure l’aile européenne et connaît bien les cardinaux africains.

Marc Ouellet (Canada), influent sous Benoît XVI, pourrait rassembler les conservateurs malgré son âge.

Pietro Parolin (Italie), Secrétaire d’État, diplomate aguerri mais impliqué dans des affaires financières.

Robert Prevost (États-Unis/Pérou), homme d’expérience missionnaire en Amérique latine, apprécié par François.

Une Église face à ses fractures internes

La division entre réformateurs et conservateurs pèsera lourd dans les urnes. Certains redoutent qu’un pape trop réformateur remette en cause la doctrine sur des sujets comme le célibat des prêtres, l’homosexualité ou le rôle des femmes. D’autres plaident pour une Église plus inclusive et connectée aux défis contemporains.

Le poids de François dans la balance

Le pape François, décédé lundi, a désigné la grande majorité des électeurs. Ces derniers devraient favoriser un successeur en continuité avec son pontificat, même si l’histoire récente a prouvé que les conclaves réservent toujours des surprises.

L’Afrique, espoir ou mirage ?

Est-ce l’heure de l’Afrique ? Certains y voient une évidence, d’autres une utopie. Mais une chose est sûre : le prochain conclave ne pourra pas ignorer le poids croissant du continent africain dans l’Église. Le choix d’un pape africain serait historique, symbolique et hautement stratégique.

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