Hommage aux «Marocains du monde» lors du salon du livre à Rabat

 Hommage aux «Marocains du monde» lors du salon du livre à Rabat

Ouvert depuis jeudi 17 avril, le Salon international de l’édition et du livre (Siel) du Maroc qui célèbre sa 30e édition, bat son plein à Rabat. Plus de 700 exposants, venus de 48 pays, font vivre le monde de l’édition et de la littérature dans la capitale du royaume chérifien.

Outre l’émirat de Charjah, le festival rend cette année un hommage appuyé aux « Marocains du monde », à la diaspora marocaine qui compte plus de cinq millions de personnes, parmi lesquelles de nombreux artistes et auteurs. Les écrivains marocains basés à l’étranger sont d’ailleurs nombreux à connaître le succès ces dernières années, avec un thème qui traverse souvent leur littérature, celui de la migration et de l’exil.

Dans les allées bondées du Siel, le stand du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger connait un grand succès. Ici, on y expose les œuvres des auteurs marocains installés dans le monde entier et un thème récurrent, celui du déracinement et la double culture, matière littéraire inouïe tant elle est complexe.

Avec Les Princes de Cocagne, Slimane Touhami s’est plongé dans son histoire familiale, en décrivant le quotidien des ouvriers agricoles marocains dans les années 1980, près de Toulouse, en France.

 « C’était vraiment un coin mort du récit mémoriel sur l’immigration. On a souvent tendance, en effet, à imaginer l’immigration comme un phénomène urbain – l’immigration notamment nord-africaine – par contre, concernant la présence agricole – l’immigration rurale – il y avait trois fois rien, et moi, j’ai voulu combler ce vide, non pas en le décrivant de manière extérieure, mais en prenant la place du témoin intérieur », explique-t-il.

Alors que Rabat a été désignée capitale mondiale du livre pour 2026, le Maroc peut compter sur une profusion de jeunes auteurs et surtout d’autrices comme Leïla Slimani, bien sûr, mais aussi Zineb Mekouar, Rachida Lamrabet ou encore Safae el Khannoussi. Toutes racontent des histoires en lien avec la migration.

« C’est un sujet qui est presque viscéral, qui a toujours été là, d’autant plus qu’on a une littérature, la littérature marocaine, qui est souvent très, très sociale, liée à des questions de société et l’immigration en fait partie. Et alors, autant il y a eu des pionniers comme Driss Chraïbi, comme Mohammed Khaïr-Eddine qui ont beaucoup écrit sur ce sujet, c’est une thématique qui a perduré, mais qui s’est aussi transformée. Le regard des auteurs et des autrices d’aujourd’hui qui appartiennent à une tout autre génération n’est pas le même. La condition de l’immigré marocain en France n’est pas la même. En revanche, ce regard est là. Même lorsque le sujet de l’immigration n’est pas central, il se pose ne serait-ce qu’à travers la question des langues. Écrire en français dans un pays qui parle trois, quatre, langues, c’est aussi avoir un référentiel et une culture qui est tournée vers un ailleurs », souligne Soundouss Chraïbi, responsable de la rubrique littéraire du magazine Tel Quel.

Un espace d’exposition est consacré au premier auteur marocain à avoir dédié son œuvre à la question de l’exil, Driss Chraïbi.

Le Salon international de l’édition et du livre se tient jusqu’au dimanche 27 avril.

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